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Les enjeux d’un recensement

Un an après la date prévue, en raison évidemment du contexte sanitaire, le recensement de la population de la commune de Callian aura lieu du 20 janvier au 19 février prochain. En pratique, ce sont huit agents recenseurs qui vont parcourir la commune et soumettre à chacun des questionnaires qui pourront être remplis en ligne ou bien sur la version papier. Précisions préventivement que le but d’un recensement n’est pas d’empiéter sur les libertés individuelles ni d’espionner le monde. En ce sens, il faut former des vœux pour que les agents reçoivent partout le meilleur accueil.

C’est que, pour une collectivité, les enjeux de l’opération sont doubles. 

Il y a l’enjeu le plus visible qui est l’enjeu quantitatif. Il est très important pour une commune soumise à une forte pression foncière de disposer d’un point de repère fiable qui lui permette de savoir où elle en est. C’est même décisif lorsqu’une commune a officiellement 3402 habitants selon l’INSEE, mais que beaucoup d’indices situent la réalité bien plus près des 4000. Évidemment, les dotations de l’État dont la commune bénéficie sont directement indexées sur ce chiffre, ce qui fait que chaque dossier non rempli représente une part de la fiscalité nationale payée par chacun qui ne redescend pas sur le territoire. 

Le second enjeu est moins visible, et davantage d’ordre qualitatif. Un recensement est une mine d’informations qui permettent aux élus de comprendre la sociologie de la population, et qui les rend mieux capables d’en comprendre et d’en satisfaire les besoins. Avec la disparition de la taxe d’habitation, et le transfert de la compétence eau, ce sont aussi deux sources majeures d’informations pour les communes qui ont récemment disparu. Toutes ces raisons concourent à donner à l’exercice de cette année une importance toute particulière. 

En réponse à un donneur de leçons

Voici reproduit ci-dessous, tel quel, le contenu transmis au Nouveau Journal et publié par lui à la page 27 du numéro 52 : 

Dans le n°51 de ce journal, à la page 20, Monsieur Mas prétend que le conseil municipal tenu le 6 septembre à Callian s’est trouvé interdit au public. C’est d’autant plus faux qu’il y a participé, de façon d’ailleurs fort tonitruante. Dans les faits, un représentant de Suez avait, à cette époque, demandé à rencontrer les conseils municipaux du territoire. J’ai donc profité de la réunion prévue ce soir-là pour en consacrer les premières minutes à cette audition. Le conseil municipal ne s’en est trouvé ni annulé ni interdit au public, mais seulement retardé de quelques minutes. J’en ai fait part au public présent autour des lieux, dont Monsieur Mas, qui n’y a sur le moment aucunement vu malice. Et c’est bien normal : ni le maire ni le conseil municipal d’une commune n’ont besoin de censeur ou de directeur de conscience pour rencontrer qui bon leur semble.

Lorsque la séance du conseil a ensuite été ouverte, le public a été invité à rentrer dans la salle. Monsieur Mas devrait se réjouir que le maire de la commune de Callian choisisse d’associer l’ensemble du conseil aux discussions avec un tel partenaire. Bénéficiant ensuite, ce qui est bien loin d’être le cas dans toutes les communes, de la faculté d’interpeller le conseil, et prenant rétrospectivement conscience qu’il avait été privé du plaisir douteux de se défouler sur le représentant du grand capital, Monsieur Mas l’a fait par procuration sur le conseil, en des termes que je trouve parfaitement regrettables. J’entends bien continuer, malgré ce type de comportement, à donner la parole après les séances de conseil au public qui vient y assister : pas question de sanctionner les âmes pacifiques pour les travers d’un esprit belliqueux.

Force et Confiance : la page est tournée

Une assemblée générale de clôture vient de mettre un terme à l’aventure associative dont j’avais pris l’initiative en 2014 dans un contexte politique qui a changé depuis lors. L’idée était d’essayer de donner corps au canton de Roquebrune nouvellement créé et de lutter contre la radicalisation du débat public par l’intervention de tiers experts venus donner un cadre à des débats sur des sujets concernant notamment le pays de Fayence. Ce n’est pas qu’un tel outil manquerait aujourd’hui d’utilité. On le voit, la faiblesse ou la disparition des instances de médiation favorise les logiques de rupture. Dans le même temps, la considération du bien public semble s’effacer au profit d’une vision radicalement égoïste des libertés individuelles. 

C’est là la première raison de cette dissolution : des débats qui ont récemment encore trouver leur public avec souvent plus d’une centaine de personnes et même plus de 300 sur le sujet du nouvel accès au pays de Fayence, ne semblent plus de saison. Dans notre société hystérisée, faite de citoyens vivants en silo ou en archipel n’ayant plus rapport les uns avec les autres, le clash a remplacé le débat. Le complotisme a rendu le débat impossible dès lors qu’il n’y a plus de réalité factuelle pour nous servir de dénominateur commun. 

La seconde raison tient évidemment à l’environnement sanitaire, puisque voilà pratiquement deux ans que l’association est empêchée d’agir, et rien ne vient donner une visibilité à moyen ou long terme. Rien ne permet d’imaginer que la première priorité au moment de la liberté retrouvée sera civique et studieuse. C’était donc le moment de remercier les bénévoles (notamment Marco Orfeo, puis Chrystelle Giner) qui ont rendu possible cette aventure, dont la page est aujourd’hui tournée, du moins sous cette forme. 

L’eau en pays de Fayence, pour ne pas tomber dans le manichéisme

C’est le moment du bilan pour la société d’économie mixte des Sources de la Siagnole, dont je suis aujourd’hui le liquidateur après en avoir assuré la présidence depuis 2001. 

En cette matière, c’est essentiellement le diagnostic de l’Agence de l’Eau qui dit les choses. Il est légitime que ce document soit accessible à tous et le lien ci-dessous permet d’y parvenir. Je voudrais, pour ce qui me concerne, saisir cette occasion pour réfuter un certain récit communautaire qui a cours aujourd’hui. Dans une récente intervention, notre collègue chargé de l’eau en pays de Fayence, le maire de Fayence Bernard Henry, distribuait les bons et les mauvais points pour conclure que les communes hostiles au transfert de l’eau et l’assainissement, et qui protestent aujourd’hui contre les hausses des tarifs, seraient de mauvais élèves qui se lamentent faute d’avoir su anticiper, pareilles en cela à la cigale de la fable. Comme en écho, l’association des usagers de l’eau, souvent proche des positions communautaires, expliquait par la voix d’un de ses cadres (sans s’encombrer de trop de nuances), que « les maires ont fait une gestion catastrophique de l’eau ». C’est de ce manichéisme, c’est-à-dire cette tendance à polariser un débat autour du Bien que l’on prétend incarner et du Mal que les autres représenteraient, que j’entends parler ici. 

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Vaccin et pass sanitaire : les mésaventures de l’intérêt général

Le clivage politique creusé par les mesures sanitaires du début de l’été a été un bon révélateur des pulsions de fond de notre société ou de ce qu’il en reste. La campagne de vaccination s’était mise à stagner du fait d’un climat de défiance généralisé vis-à-vis de toute parole institutionnelle, non plus seulement quand elle est politique mais dorénavant aussi quand elle est journalistique ou scientifique. Dans certains cas, la perte de culture scientifique et la désinformation peuvent mener jusqu’à un complotisme qui tient d’explication simple à un monde complexe. Certes tous ceux que la vaccination désemparent ne sont pas des complotistes : il serait bon également qu’on puisse défendre la nécessité de la vaccination sans se faire traiter de « mouton » ou de « collabo »

Arguant du manque de recul ou de leur liberté de conscience, certains n’ont donc pas hésité à ériger leur choix en droit et à faire primer la précaution personnelle sur toute considération d’intérêt général. Cela ne veut évidemment pas dire, encore une fois, qu’il ne faut pas consacrer de la considération et de la pédagogie à ceux qui hésitent. Je comprends celles et ceux qui auraient préféré décider par eux-mêmes plutôt que de se sentir pressurés. Encore faudrait-il pour cela avoir un temps que nous n’avons pas : ma grand-mère avait résumé le problème lorsqu’elle se demandait par son expression favorite : que faut-il faire quand le rôti brûle ? En d’autres termes, valait-il mieux le pass sanitaire cet été ou le reconfinement à la rentrée ?

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Elections 2021 : quand l’abstention s’installe

Privées d’à peu près toute campagne par les restrictions sanitaires et le désintérêt de nos concitoyens, les élections départementales et régionales du mois de juin dernier ont logiquement accouché d’une abstention record, sur laquelle il convient de s’interroger. Il y a bien sûr des facteurs conjoncturels, comme les effets de la pandémie. Il y aussi une perte complète de repères sur le rôle de chaque échelon dans le fonctionnement institutionnel de notre pays.

La loi NOTRe a voulu restreindre le rôle des collectivités territoriales que sont le Département et la Région en leur ôtant la clause de compétence générale. Le résultat est que nous sommes de moins en moins nombreux à savoir à quoi ces collectivités peuvent bien servir, et il ne faut donc pas s’étonner de la désaffection que ces scrutins ont subie. Dans ces conditions, la prime aux sortants les mieux identifiés n’a rien de surprenant et elle exprime un besoin de proximité et d’identification que le législateur doit entendre. 

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20 ans au Département et la question de l’eau

Essentielle pour notre territoire, cette question a été au centre de mon engagement départemental. C’est vrai bien sûr en un premier sens au titre de la délégation à l’environnement que j’y ai exercée. Cette délégation m’a conduit à représenter le Département auprès des instances de la commission locale de l’eau (CLE) qui réglemente les usages de l’eau de la Siagne et de ses affluents. Comment arbitrer entre les usages de cette eau, la part que l’on consacre au prélèvement destiné à la consommation humaine, celle que l’on rend à la biodiversité sous la forme des débits réservés mais aussi des autres usages et enjeux, la prévention des inondations, les loisirs etc.. ?

C’est vrai dans un second sens puisque j’ai occupé pendant 20 ans la présidence de la SEM E2S, qui distribue dans tout l’est du Var cette eau, propriété départementale qu’est l’eau de la Siagnole. Consommée par plus de 100 000 varois, cette eau est une ressource essentielle pour notre territoire, puisqu’à l’exception de la commune de Tanneron, elle est notre seule ressource. Et même pour le Syndicat des Eaux du Var Est qui rachète à l’exutoire une eau à laquelle elle évite de se perdre, cette ressource est là aussi décisive en termes de sécurisation de l’approvisionnement.

Je me suis attaché depuis 20 ans à consolider cet édifice. Ce sont ainsi près de 20 M€ qui ont été investis dans le renouvellement du réseau et dans la recherche de ressources nouvelles. Trois forages ont ainsi été mis en œuvre, le premier au vol à voile à Fayence, pour l’instant inexploitable parce que pollué par des effluents de station d’épuration ; le forage de Tassy à Tourrettes et celui de la Barrière à Montauroux, qui ont été décisifs pour qu’un objectif fondamental soit tenu : jamais un seul jour la continuité du service de l’approvisionnement des réseaux communaux par la Siagnole n’a été défaillante. Les seules coupures d’eau que les usagers ont pu subir tiennent au fonctionnement des réseaux de distribution communaux et non à l’approvisionnement par E2S.

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20 ans au Département : un bilan

Le 1er juillet dernier, s’est achevé mon troisième mandat consécutif auprès de la collectivité départementale. Les deux premiers en tant que conseiller général, et le troisième depuis 2015 en tant que conseiller départemental. J’ai eu l’honneur lors du premier mandat d’assumer la délégation des transports, et j’ai porté la création du réseau VarLib, dorénavant remplacé par le réseau Zou depuis la transmission de la compétence à la Région. Promu vice-président en 2008, j’ai eu la charge des questions environnementales, et j’ai eu l’honneur de conduire toute la démarche des plans déchets ménagers et BTP du Département, ce qu’ont parfois tendance à oublier tous ceux qui me distribuent des leçons dans ce domaine. Enfin qui m’en distribuaient, puisque par un providentiel hasard, les calicots anti-Fontsante ont disparu juste après les élections…

Sur ces vingt ans, un peu plus de 75 M€ ont été distribués aux communes du Pays de Fayence. J’entends par là pour la période 2001-2015 les huit communes de l’ancien canton de Fayence puis depuis 2015 les neuf communes du pays de Fayence, Bagnols inclus. Ne figurent pas dans ce décompte les subventions perçues par Bagnols entre 2001 et 2015. N’y figurent pas non plus, les aides versées depuis 2015 aux deux communes de la moitié sud du nouveau canton : Puget sur Argens et Roquebrune sur Argens, en application de la méthode de travail convenue avec ma binôme Josette Mimouni. Pour que ces chiffres soient incontestables, le détail intégral de l’ensemble de ces dotations et subventions dans un fichier Excel téléchargeable ci-dessous. 

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Les modalités logistiques du double scrutin de la fin juin

De nouvelles mesures réglementaires vont bien entendu s’appliquer au scrutin simultané des élections départementales et régionales des 20 et 27 juin 2021. 

Si le décret a modifié la composition des bureaux de vote dans le cadre spécifique des scrutins concomitants, une distinction doit toutefois être réalisée selon que la commune est équipée ou non de machines à voter. En effet, dans les communes sans machine à voter, une même personne pourra exercer les fonctions de président des deux bureaux de vote. Il en sera de même pour les secrétaires (mais pas pour les fonctions d’assesseurs). Cette mutualisation ne sera toutefois possible qu’à la condition que les opérations électorales se déroulent dans la même salle et que cette salle soit aménagée de façon à éviter chez les électeurs toute confusion entre les deux scrutins. Justement, pour éviter cette confusion dans l’esprit des électeurs, un parcours propre à chaque scrutin, affecté d’un code couleur particulier, pourrait être recommandé. A ce titre, les enveloppes mises à disposition par l’État seront ainsi de couleur différente pour chacun des scrutins. 

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Départementales 2021 : pourquoi je ne suis pas candidat

J’ai annoncé il y a quelques jours que je ne serai pas candidat aux élections départementales. Je siège depuis 2001 dans cette collectivité où j’aurais connu trois présidents : Hubert Falco, Horace Lanfranchi et Marc Giraud. Je suis fier du travail accompli, et d’un considérable bilan sur lequel j’aurais l’occasion de revenir. Je ne renie rien de l’action des majorités départementales auxquelles j’ai souscrit pendant toutes ces années. Ce mandat est devenu bi-nominal depuis 2015, et j’adresse à ma colistière Josette Mimouni, toute ma gratitude pour son travail à mes côtés et tout mon soutien pour sa candidature. Je remercie le président Marc Giraud pour l’investiture départementale qu’il m’avait proposée, et qu’il a redéployée ailleurs suite à ma décision. 

Les raisons de ma décision sont d’abord des raisons personnelles. La vie publique locale, aussi passionnante qu’elle puisse être, aussi gratifiante qu’elle soit sur le plan humain, est extrêmement chronophage. Et plus encore depuis qu’une bonne partie s’y joue jour et nuit, semaine ou week-end, sur les réseaux sociaux. Il n’est pas illégitime, à l’âge qui est le mien aujourd’hui, de se préoccuper un peu de vie privée et familiale, et de vie entrepreneuriale. Il est même vertueux de ne pas considérer un mandat électif au long cours comme une rente de situation, et de savoir sortir d’une zone de confort pour se poser de nouveaux défis. Ceux qui me veulent du bien disent que j’ai fait le tour de la question et que je n’ai plus rien à prouver. Ceux qui me veulent moins de bien disent que j’ai fait mon temps. Dans les deux cas, c’est un constat que je peux entendre : vingt ans au Département, c’est bien.

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