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Municipales en pays de Fayence, des situations disparates

La période de dépôt des listes ayant pris fin, toutes les listes candidates à l’élection municipale dans les communes du pays de Fayence sont désormais connues. Il existe en gros deux sortes de cas de figure. Le premier cas de figure est celui des communes dont les maires ne se représentent pas : sans surprise, ce sont les élections qui s’annoncent les plus disputées, en tous cas sur le plan du nombre de listes, 5 à Bagnols, 4 à Fayence et 3 à Tanneron. Mons, dont le maire ne se représente pas non plus, est un cas particulier dans la mesure où le mode de scrutin permet encore le panachage et donc des listes partielles de dernière minute. Le second cas de figure est celui des communes dont le maire se représente, ou bien avec un concurrent (Montauroux, Saint Paul et Seillans) ou bien sans, comme c’est le cas à Callian et à Tourrettes. 

Il est de plus en plus fréquent que des scrutins municipaux ne mettent en scène qu’une seule liste, c’est un phénomène qui mérite une analyse. Cette configuration ne se propagerait peut-être pas si la fonction de maire, comme toutes les fonctions électives en général, n’était pas en train de perdre de son attractivité. Certes, les maires demeurent les responsables publics qui conservent le plus la confiance de nos concitoyens, mais beaucoup de candidats potentiels sont découragés par la disproportion entre l’exigence de la fonction et la faiblesse des gratifications qu’elle apporte. Les réseaux sociaux, qui ont banalisé les pires pratiques, ont largement contribué à cette tendance. Ainsi, dans bien des cas, un candidat unique l’est autant par défaut que par adhésion et même dans ce dernier cas qui existe heureusement, la situation qui en résulte n’est pas satisfaisante. 

Pour la deuxième fois après les élections municipales de 2001, je suis concerné dans ma commune par ce phénomène. Aux yeux de certains, c’est un confort et une chance, et certains candidats d’autres communes me disent qu’ils aimeraient bien être à ma place. Mais je connais, notamment pour les avoir déjà éprouvés, les inconvénients de cette situation. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire : quand on est un peu compétiteur, on préfère les victoires qui ne sont pas remportées par forfait. Mais, au-delà de cette dimension psychologique, se pose aussi un problème de déficit démocratique potentiel : peut-on dire d’un projet municipal qu’il a été validé et choisi lorsqu’il n’existe pas de projet alternatif ? Je sais déjà que j’aurai à faire dans les prochaines années à des personnes qui me diront que leurs élus n’ont pas été choisis, ce à quoi je ne manquerai évidemment pas de répondre que le plus simple pour s’assurer de la présence d’une alternative est de la proposer soi-même. 

Pour autant, au plan national, ces élections ne vont pas dans le sens d’un effondrement des vocations. Il y aura exactement 902 465 candidats sur la France entière, certes 2,5% de moins qu’en 2014, mais sur un nombre moins important de communes, plus de 2000 d’entre elles ayant engagé un processus de fusion depuis la dernière élection. Les vocations ne sont pas en chute libre. Ainsi, heureusement, les verres ne sont pas toujours qu’à moitié vide et heureusement aussi il y a des candidatures solitaires qui sont aussi des signes de consensus et d’harmonie. A cet égard, je n’ai pas manqué de remarquer que les trois candidats qui se présente seul (avec la réserve du cas particulier de Mons) ont pour point commun de s’être opposés au transfert des compétences eau et assainissement. J’ai du mal à n’y voir qu’une simple coïncidence…