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Actu : urbanisation, des signaux d’alerte tous azimuts

Il est beaucoup question des problèmes d’urbanisation depuis que deux épisodes méditerranéens successifs très brutaux ont braqué les projecteurs sur les causes de l’inondabilité, parmi lesquelles on retrouve évidemment le ruissellement lié à l’artificialisation des sols. Pour un territoire comme le nôtre, et en particulier pour les communes les plus impactées par les effets de la loi ALUR, ce signal d’alerte n’est pas le seul à retentir. A l’école primaire de Callian, au collège de Montauroux, la surpopulation n’est plus un phénomène conjoncturel, il devient structurel. Les capacités des chemins communaux ou des routes départementales atteignent leurs limites. Mais le problème le plus immédiat est celui de l’eau potable, certains réseaux atteignant là aussi leurs limites. Ce ne peut toujours être aux infrastructures de suivre le développement, il faut donc aussi que le développement soit subordonné aux capacités des infrastructures, y compris pour les projets qui ne sont pas subis mais choisis par la commune. 

Depuis les dernières inondations, je n’entends partout qu’un seul mot d’ordre : « arrêtez de construire ! ». Chiche ! Mais il faudra nous donner le mode d’emploi. Lorsqu’une zone est assez équipée en réseaux et assez dense, on ne peut pas la classer autrement qu’en zone constructible sans risquer perdre d’avance immanquablement la procédure qui suit. Et lorsqu’elle est classée en zone constructible, la capacité suffisante des réseaux est un dû et pas une condition. Comment arrêter de construire quand la loi ALUR nous impose une sur-densification qu’on ne peut légalement refuser ? Comment imaginer le moratoire urbanistique dont nous aurions besoin sans avoir l’outil pour le faire ? Peut-être sommes-nous arrivés au point d’épuisement des ressources de la planète qui justifierait un tel moratoire en devenant une notion opposable du code de l’urbanisme. 

Si nous arrivons à disposer de cet outil juridique, et à la capacité de fermer un PLU à double tour (sans être retoqué par le premier recours venu), nous découvrirons qu’une partie de ceux qui réclament l’arrêt des constructions ne parlent que de celles des autres. Ainsi suis-je houspillé sur Facebook par une personne se plaignant de l’urbanisation de son quartier alors qu’elle a elle-même détaché un lot minuscule pour le faire construire. Ainsi me suis-je fait insulter dans mon bureau (le 8/11) par un promoteur à qui j’annonçais le refus d’un PA, et menacer par un propriétaire (le 3/12) qui trouve que son dossier de lotissement ne va pas assez vite : je cite les dates pour qu’ils se reconnaissent. Et pour que, les premiers, ils se souviennent de Bossuet qui disait que « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».