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Collèges du pays de Fayence : la question de la sectorisation

L’un des effets mécaniques induits par la densification que la loi ALUR a permise est bien entendu l’explosion des effectifs scolaires. Et comme cette densification s’est surtout produite dans les communes que leur proximité à l’autoroute rend les plus attractives, comme Callian et Montauroux, ce sont les effectifs des écoles de ces deux communes qui ont grimpé en flèche. Cette progression dépasse les estimations des collectivités, parce qu’elle prend à défaut les ratios nationaux utilisés pour ces prévisions. La raison tient à ce que le portrait-robot des nouveaux arrivants est d’être le plus souvent de jeunes couples avec de jeunes enfants. 

Résultat : un collège se retrouve sous tension, le collège Vinci de Montauroux, dont les effectifs sont pour l’essentiel fournis justement par les écoles primaires de Montauroux et de Callian. Ce collège est en sur-effectif depuis deux ans, sur-effectif qui devait être un pic conjoncturel, mais qui devient une tendance structurelle qui se creuse. Il n’est évidemment pas raisonnable de laisser l’établissement fonctionner beaucoup plus longtemps dans ces conditions. Il faut donc, avec les services du Département dont c’est la compétence (et que j’ai saisis dans ce but) réviser la carte scolaire du pays de Fayence. 

Au premier regard, une solution simple se présente. L’autre collège du territoire, le collège Marie Mauron à Fayence, a longtemps été le seul collège dont nous disposions, il dispose donc de capacités importantes puisqu’il peut théoriquement accueillir jusqu’à 900 élèves. Il n’y en a que 620 aujourd’hui. Mais l’équation comporte de nombreux facteurs. Quid des élèves de Tanneron, dont certains viennent aujourd’hui à Montauroux, les autres allant à Mandelieu ? Quid de ceux de Bagnols, qui vont à Puget, collège lui aussi plus que saturé ? Quid de ceux de Callian, pour qui aller à Fayence représente le mouvement inverse du flux pendulaire domicile travail qui leur rend le collège de Montauroux si pratique ? 

L’exercice s’annonce redoutable. Il est déjà complexe au plan technique, puisqu’il faut veiller à ce que l’Etat suive en redéployant ses moyens de dotation horaire s’agissant de ses personnels, et ré-adapter les transports scolaires en conséquence. Il faudra gérer la multitude de dérogations, dont beaucoup sont de droit (options, langues pratiquées, fratries, etc), que ce mouvement va générer. Mais l’exercice est aussi délicat au plan symbolique ou sociologique : changer la destination scolaire de telle ou telle partie de telle ou telle commune, c’est la désigner comme une sorte de variable d’ajustement. Je redoute que le sentiment de déclassement que ressentent une partie des néo-ruraux qui nous ont rejoints ne s’en trouve renforcé. Peut-être cette hypothèse est-elle si difficile qu’il faut aussi envisager l’ajout au collège de Montauroux d’une structure modulaire pour ajouter des salles de classes. 

Dans tous les cas de figure Il faudra, pour franchir cette étape, associer en amont la communauté éducative à cette réflexion par tous les moyens. C’est aussi le sens de ma nouvelle délégation communautaire à l’éducation. C’est donc à double titre, puisque je suis le représentant de la collectivité départementale, que je m’y attelle aujourd’hui.